Les énergies traditionnelles occupent une place majeure dans le mix énergétique français en 2025, avec le nucléaire en tête (71% de la production électrique), suivi du gaz naturel (16%) et du charbon (8%). Cette répartition soulève des questions sur la transition énergétique et les défis futurs en matière économique et environnementale.
Panorama des sources d'énergies traditionnelles
Les énergies traditionnelles constituent le socle de la production énergétique française en 2024-2025. La répartition entre les différentes sources d'énergie conventionnelles révèle la prédominance du nucléaire, suivi du gaz naturel et du charbon, tandis que le pétrole garde une place prépondérante dans les transports.
État des lieux de la production d'énergie traditionnelle
En France, la production d'électricité repose majoritairement sur l'énergie nucléaire qui représente 71% du mix électrique en 2024, soit une puissance installée de 61,4 GW répartie sur 56 réacteurs. Le gaz naturel arrive en deuxième position avec 16% de la production électrique (13,8 GW), suivi du charbon qui contribue à hauteur de 8% (6,9 GW).
Source d'énergie | Part dans le mix | Production (GW) |
Nucléaire | 71% | 61,4 |
Gaz naturel | 16% | 13,8 |
Charbon | 8% | 6,9 |
Évolution des prix de production
Les coûts de production des énergies traditionnelles ont connu des variations notables entre 2020 et 2025. Le prix moyen du MWh nucléaire est passé de 42€ à 60€, tandis que celui du gaz naturel a augmenté de 65€ à 85€. Le charbon affiche la plus forte hausse, passant de 55€ à 95€ le MWh sur cette période.
Répartition géographique des installations
Les centrales nucléaires françaises se concentrent principalement le long des grands fleuves, avec une forte densité dans la vallée du Rhône et de la Loire. Les centrales thermiques au gaz naturel et au charbon sont réparties sur l'ensemble du territoire, avec une concentration plus marquée dans les régions industrielles du Nord et de l'Est.
Capacités de stockage et d'acheminement
La France dispose de 4 terminaux méthaniers pour le gaz naturel, totalisant une capacité de regazéification de 34,45 milliards de mètres cubes par an. Les réserves stratégiques de pétrole s'élèvent à 17,5 millions de tonnes, stockées dans 85 sites répartis sur le territoire national.
Coûts réels et impacts économiques
L'analyse des coûts réels des énergies traditionnelles en France révèle une réalité économique complexe, où les prix affichés ne reflètent qu'une partie des charges totales supportées par la société. Les données de 2024 démontrent l'importance d'intégrer l'ensemble des coûts directs et indirects dans l'évaluation économique de ces sources d'énergie.
Structure des coûts de production
Les coûts de production de l'électricité d'origine traditionnelle varient selon les sources. Le nucléaire présente un coût moyen de 60€/MWh en 2024, tandis que les centrales à gaz atteignent 85€/MWh. La production à partir du charbon s'élève à 95€/MWh. Ces prix intègrent les frais d'exploitation, de maintenance et de combustible.
Source | Coût de production (€/MWh) | Part dans le mix (2024) |
Nucléaire | 60 | 71% |
Gaz | 85 | 16% |
Charbon | 95 | 8% |
Charges financières liées aux infrastructures
Les investissements dans les infrastructures énergétiques traditionnelles représentent des montants considérables. En 2024, la France a consacré 12,5 milliards d'euros à la maintenance du parc nucléaire. Le réseau de transport et de distribution du gaz naturel a nécessité 2,8 milliards d'euros d'investissements. Les centrales thermiques ont mobilisé 850 millions d'euros pour leur modernisation.
Subventions et soutiens publics
Le secteur des énergies traditionnelles bénéficie encore de subventions importantes. En 2024, l'État français a accordé 4,2 milliards d'euros d'aides directes à la filière nucléaire, principalement pour la recherche et le développement. Les centrales à gaz ont reçu 780 millions d'euros de soutien public. Ces montants dépassent la moyenne européenne de 15% pour des installations similaires.
Coûts additionnels non reflétés
Les externalités négatives génèrent des coûts supplémentaires estimés à 18,5 milliards d'euros annuels, selon les données 2024. La décontamination des sites industriels représente 2,3 milliards d'euros. Le stockage des déchets nucléaires mobilise 1,2 milliard d'euros par an. Le démantèlement des centrales en fin de vie est évalué à 850 millions d'euros par réacteur.
Les énergies traditionnelles induisent des coûts cachés qui pèsent sur les finances publiques et la société dans son ensemble Rapport de la Cour des Comptes, décembre 2024
Défis environnementaux et sanitaires
L'empreinte environnementale des énergies traditionnelles en France continue de peser lourdement sur les écosystèmes et la santé publique. Les dernières analyses publiées fin 2024 dressent un bilan préoccupant des conséquences de leur production et consommation.
Émissions et pollution atmosphérique
La production d'électricité à partir d'énergies fossiles génère des émissions de CO2 considérables, atteignant 277 millions de tonnes en 2024. Le secteur du chauffage résidentiel utilisant le fioul et le gaz naturel représente 23% des émissions nationales. Les centrales thermiques émettent également des particules fines PM2.5 et PM10, responsables de 48 000 décès prématurés par an selon Santé Publique France.
Contamination des ressources hydriques
Les rejets thermiques des centrales dans les cours d'eau provoquent une augmentation moyenne de la température de 2,3°C, perturbant les écosystèmes aquatiques. En 2024, 85% des prélèvements d'eau pour le refroidissement des centrales provenaient des rivières. La chaleur rejetée modifie la biodiversité locale et favorise la prolifération d'algues.
Stockage des déchets radioactifs
La France compte actuellement 1,67 million de m³ de déchets radioactifs, dont 3,2% de haute activité. Le centre de stockage de la Meuse/Haute-Marne accueillera 10 000 m³ supplémentaires d'ici 2030. Les coûts de gestion s'élèvent à 32,8 milliards d'euros pour la période 2025-2040.
Type de pollution | Coût sanitaire annuel (milliards €) |
Pollution atmosphérique | 157 |
Contamination des sols | 42 |
Pollution des eaux | 38 |
Objectifs de réduction pour 2030
Le gouvernement a fixé des seuils contraignants : baisse de 40% des émissions de CO2 du secteur énergétique, diminution de 35% des prélèvements d'eau pour le refroidissement, réduction de 25% des rejets thermiques dans les cours d'eau. Le développement des technologies de capture du carbone devra atteindre 15% des émissions des centrales thermiques d'ici 2030.
Innovation et modernisation des infrastructures
Face aux enjeux de transition énergétique, la France poursuit la modernisation de ses infrastructures de production d'electricite traditionnelle. En 2024-2025, des investissements majeurs ont été engagés pour maintenir et améliorer les performances du parc existant, tout en réduisant l'empreinte environnementale.
Programme de rénovation du parc nucléaire
EDF a mobilisé 52,3 milliards d'euros sur la période 2024-2030 pour le grand carénage des centrales nucléaires françaises. Ce programme vise à prolonger leur durée d'exploitation au-delà de 40 ans. En 2024, les travaux ont concerné 6 réacteurs de 900 MW, permettant d'augmenter leur rendement de 2,1%. Le calendrier prévisionnel jusqu'en 2030 prévoit la rénovation de 32 réacteurs supplémentaires.
Année | Nombre de réacteurs rénovés | Budget (Mds €) |
2024 | 6 | 7,8 |
2025 | 8 | 9,2 |
2026-2030 | 32 | 35,3 |
Modernisation des centrales thermiques
Les centrales à gaz et à charbon font également l'objet d'une modernisation pour améliorer leur efficacité énergétique. En 2024, 850 millions d'euros ont été investis dans l'installation de nouveaux systèmes de combustion et de récupération de chaleur. Ces améliorations techniques ont permis d'accroître la production de 1,2 Gw tout en diminuant la consommation de combustible de 8%.
Innovations technologiques majeures
- Déploiement de systèmes numériques de pilotage avancé sur 12 sites
- Installation de turbines de nouvelle génération (+15% de rendement)
- Modernisation des systèmes de filtration des fumées
- Mise en place de cycles combinés gaz sur 3 sites
Le developpement de ces infrastructures s'accompagne d'un programme de formation des opérateurs, avec 125 000 heures dispensées en 2024. La production energie conventionnelle reste un pilier du mix energetique français, représentant 70% de la capacité installée en 2025.
L'essentiel à retenir sur les énergies traditionnelles en France
L'avenir des énergies traditionnelles en France nécessite des investissements massifs dans la modernisation des installations. Les projets de rénovation du parc nucléaire et l'amélioration de l'efficacité des centrales thermiques permettront de garantir la stabilité énergétique, tout en répondant aux objectifs de réduction des émissions de CO2 fixés pour 2030.